mercredi 16 mars 2011

Le FN trouble le duel gauche / droite

Face aux sortants socialistes, les candidats de la droite en quête de crédit sont exposés à la montée en puissance du FN.

Au Nord comme au Sud, la droite villeneuvoise joue une partie de sa crédibilité. Un bon score a minima pour chacun de ses candidats investis, Florence Graneri au Nord, Nicolas Bellettieri au Sud, conforterait la première dans sa stature de leader de l'opposition villeneuvoise et permettrait au deuxième, 29 ans, d'apparaître dans le paysage politique local. Un succès sur les candidats sortants de la gauche, Patrick Cassany au Sud, Alain Soubiran au Nord, marquerait forcément le renouveau d'une droite laminée et en reconstruction depuis la défaite de Jean-Louis Bruguière aux législatives en 2007.
Face à une gauche puissante qui compte surfer sur la vague rose de 2008, les enjeux pour l'UMP local sont ceux-là. Mais le contexte national ne lui est pas favorable et le contexte local ne l'est guère plus. Du moins sur le papier. Car la grande inconnue demeure la possible poussée d'un FN qui a toujours, à Villeneuve, réalisé de gros scores (aux cantonales de 2004, 16,06 % au Sud présent au deuxième tour, 15,34 % au Nord).

Portés par la vague Marine Le Pen, Catherine Martin au Sud et René Ortis au Nord se verraient bien jouer du croche-pied pour faire chuter les candidats de la droite traditionnelle dès le premier tour. La capacité pour celle-ci à mobiliser son électorat sera déterminante lors du scrutin. La tâche de Florence Graneri paraît (toujours sur le papier) moins compliquée que celle de Nicolas Bellettieri, qui pourrait par ailleurs se faire doubler par un autre candidat de droite, le maire de Bias, Jean-Jacky Larroque, fâché de ne pas avoir été investi par l'UMP 47. La division de la droite au Sud sert les intérêts du sortant, Patrick Cassany, et fatalement ceux de Catherine Martin créditée d'un 18,34 % lors du scrutin de 1998. Toutefois la gauche locale aurait bien tort de claironner. Si les vents lui sont certes favorables, Patrick Cassany et Alain Soubiran savent qu'ils ont été élus paradoxalement sur une terre traditionnellement marquée à droite. Le score du Front de gauche (avec Marylène Loiseau au Sud, Didier Cesses au Nord), ceux des écologistes (Yvon Ventadoux au Sud, Marc Tranchard au Nord), celui des trublions Caubet et Larroque au Sud et du Modem au Nord (Joël Collet) vont fatalement rogner sur les scores de partis majoritaires du PS et de l'UMP quand le score du FN devrait enfler. Jusqu'à quel point ? En 2002, lors de l'élection présidentielle qui avait vu Le Pen franchir le cut du premier tour, le FN avait réalisé autour des 17 % au Nord et flirté avec les 22 % au Sud. Certes, il n'était pas question des cantonales. Mais cet électorat-là ne s'est pas évaporé…

Article de Sud Ouest.

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