samedi 12 mars 2011

Sans vraiment se cacher, le Front National joue la discretion

« L'attitude des gens à l'égard du Front national a changé depuis une bonne dizaine d'années », juge Étienne Bousquet-Cassagne. Nouveau leader frontiste en Lot-et-Garonne, âgé de 21 ans, responsable de la jeunesse sur le plan régional, il représente donc la relève.
Candidat sur le canton de Tonneins, il entend « faire aussi bien qu'Eddy Marsan en 1998, présent au deuxième tour avec 40 % des voix ». Et peu importe qui sera mon adversaire, Françoise Bize ou Jean-Pierre Moga, j'y vais pour gagner. »
S'il affiche clairement ses convictions et que son visage commence à être connu, il n'en va pas de même pour les neuf autres candidats qui se présentent aux cantonales en Lot-et-Garonne. La palme revient à Houeillès où Alexis Roblin ne veut pas être pris en photo. Certes, l'époque n'est plus aux confrontations tendues et directes sur le terrain avec Ras l'Front ou SOS racisme. Mais pas question de prêter le flanc à la moindre provocation.
L'absence de réunions publiques organisées par les Frontistes relève d'un choix délibéré. « N'y sont présents que les convaincus et les opposants…, analyse Étienne Bousquet-Cassagne. On privilégie les réunions tupperware. C'est une meilleure dynamique. On fait les marchés aussi afin de rencontrer les gens. Et là, l'accueil se passe plutôt bien. Nous sommes aujourd'hui surtout attaqués sur Internet. Mais, comme c'est anonyme ! »
Anonyme comme un candidat qui ne voudrait pas voir son portrait diffusé… Quasi anonyme aussi quand le candidat titulaire ne connaît pas forcément le nom de son suppléant. On est loin du débat d'idées.
Discours souvent lisses
Quant à connaître justement les idées spécifiques au Lot-et-Garonne développées par les Frontistes la question reste en suspens, sinon n'est même pas évoquée. Le FN surfe sur la vague de Marine Le Pen dont les axes de pensée sont aujourd'hui connus et assumés.
De plus, les intentions de vote des récents sondages récoltés par la présidente du Front national à 14 mois de l'élection présidentielle confortent les proches du parti d'extrême droite.
Étienne Bousquet-Cassagne joue alors les prudents, voire les modestes. « Même si les résultats des sondages doivent être proches de la réalité - on le sent et on l'entend sur le terrain - quand on est en haut le risque est de baisser. Et ce ne sont que des sondages. » Le commentaire du responsable frontiste paraît alors bien lisse.
Mais la volonté de jouer les trouble-fête est bel et bien là. « Sur plusieurs cantons, nous comptons bien être présents au deuxième tour. Je pense à Villeneuve-sur-Lot Nord et Sud, à Marmande-Est, Tonneins et même Agen Nord-Est. Pour nous, il y a de l'enjeu. Et sur les autres cantons, je ne crois pas que nous ferons de la simple figuration. »

Article de sud ouest .

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